Si les prix des concessions ne sont pas revus à la baisse de manière générale, leur durée pourrait bientôt l’être. À Paris, il ne reste presque plus de places dans les cimetières, et c’est en partie dû à la vente de concessions perpétuelles pendant de longues années. Ces emplacements à « durée illimitée » empêchent le renouvellement de la place, si bien qu’en 2017, le journal Le Monde rapportait que sur les quatorze cimetières intra-muros, seulement 171 concessions avaient pu être vendues, alors que les demandes d’inhumations étaient estimées à 5 000 pour cette année-là.
Un rapport de la chambre régionale des comptes d’Île-de-France de 2018, indiquait même qu’entre 2010 et 2016, le nombre d’exhumations avait été « réduit de 60 %, en raison de la saturation de l’ossuaire du Père-Lachaise ». La construction d’un nouvel ossuaire - lieu où l’on entrepose les os restant après l’exhumation d’une tombe -, avait pris du retard après la découverte de restes de soldats allemands de la Seconde Guerre Mondiale, ce qui a contribué à cesser une partie des exhumations.
La problématique du manque de places dans les cimetières pourrait encore progresser, car si le nombre de décès en 2010 était de 540 000 en France, il est passé à près de 612 000 en 2019. Selon l’Insee, c’est l’arrivée des générations de baby-boomers à des âges de forte mortalité qui a fait augmenter le nombre de décès depuis le début de cette période. Les Français qui envisagent la crémation prennent d’ailleurs en compte le facteur du manque de place, puisque c’est le premier argument qu’ils citent lorsqu’on leur demande d’expliquer ce choix.
Selon François Michaud-Nérard, membre du Conseil national des opérations funéraires, ce problème de place va justement se résoudre avec l’augmentation de la crémation :